Pepe Rodríguez

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Mensonges fondamentaux de l'Église catholique
(Une analyse des graves contradictions de la Bible et de comment elle a été manipulée au bénéfice de l'Église)

Introduction: «La vérité vous rendra libres» (Jn 8, 32) le mensonge, croyants

 

(Fuente: © Rodríguez, P. (1997). Mentiras fundamentales de la Iglesia católica. Barcelona: © Ediciones B., Introito, pp. 7-19)


Traduction: Monique Palomares

Il est probable que le titre de ce livre, Mensonges Fondamentaux de l'Église Catholique, puisse paraître inadéquat ou exagéré à certains lecteurs, mais si nous nous reportons à la définition de l'Église catholique elle-même quand elle affirme que «le mensonge est l'offense la plus directe contre la vérité; mentir est parler ou œuvrer contre la vérité pour induire en erreur celui qui est en droit de la connaître. En portant atteinte à la relation de l'homme à la vérité et à son prochain, le mensonge offense le lien fondamental de l'homme et de sa parole avec le Seigneur» [1] , nous verrons combien ce titre correspond aux données que nous découvrirons tout au long de ce travail.

L'Église catholique est une institution qui conserve une influence notable dans notre société –bien que la majorité de ses temples soient en général très vides et que presque personne, pas même ses fidèles, ne suive ses directives officielles en matière de morale- et ses agissements retentissent autant sur les croyants catholiques, ou de n'importe quelle autre religion, que sur les citoyens manifestement athées. Pour cette raison, il est non seulement licite de réfléchir sur tout ce qui concerne l'Église catholique, mais de plus, le faire est une obligation. Ainsi que l'exprime le grand théologien catholique Schillebeeckx: «On doit avoir le courage de critiquer parce que l'Église a toujours besoin de purification et de réformes.»

C'est pourquoi ce qu'est, dit, ou fait l'Église catholique, est dans une certaine mesure, de notre ressort à tous, puisqu'il est impossible de se soustraire à son influence culturelle après presque deux millénaires de prédominance absolue de son esprit et de ses dogmes dans le processus de formation des esprits, coutumes, valeurs morales et même législations.

Si nous réfléchissons, nous nous rendrons compte du fait que non seulement nous avons une structure mentale catholique pour être croyants, mais nous l'avons aussi pour être athées; pour nier Dieu et la religion, nous ne pouvons le faire que depuis cette base qui nous l'a fait connaître; ainsi, un athée de notre environnement culturel est, par essence, un athée catholique. Notre vocabulaire quotidien, ainsi que nos proverbes, suintent le catholicisme de toutes parts. La façon de juger de ce qui est correct ou incorrect part inévitablement de postulats catholiques. Les mécanismes de base de notre culpabilité existentielle sont un fruit dramatique de la formation catholique (héritée, dans cet aspect, de la dynamique psychologique judéo-chrétienne).

Nos vies, dans le cas du plus pieux des citoyens, comme celui du plus athée de nos voisins, sont dominées par le catholicisme; le prénom que nous portons est, pour la plupart des gens, celui d'un saint catholique, celui d'une invocation de la Vierge ou de Jésus lui-même; notre vie est remplie d'actes sociaux qui ne sont que des formes sacramentelles catholiques –baptêmes, premières communions, mariages, funérailles, etc.- auxquels nous assistons de façon normale même si nous ne sommes pas croyants; les fêtes votives de nos villages sont célébrées en l'honneur d'un saint catholique ou de la Vierge; nos ponts et repos fériés préférés –Noël, les Rois, la Semaine Sainte, la Saint Joseph, la Saint Jean, la Vierge del Pilar*, l'Immaculée Conception…- sont des commémorations catholiques; des dizaines d'hôpitaux, d'institutions ou de rues portent des noms catholiques, une grande partie de l'art architectonique, pictural et sculptural de notre patrimoine culturel est catholique, un pourcentage très élevé de centres éducatifs, scolaires et d'assistance – et leur personnel- sont catholiques; le poids catholique sur les médias est de plus en plus important (et dissimulé); notre gouvernement finance l'Église catholique avec une partie de nos impôts…

Que nous le voulions ou non, nous sommes obligés de vivre dans le catholicisme, et ce n'est ni bon ni mauvais, c'est, tout simplement. C'est pourquoi il est justifié que nous réfléchissions sur quelque chose qui a un si grand poids dans nos vies. Mais, que savons-nous en réalité de l'Église catholique et de ses dogmes religieux ? Beaucoup ou tout, semble-t-il, étant donné que nous avons le sentiment d'avoir une très grande familiarité avec le catholicisme. Tant et si bien que nous savons parfaitement, que nous le croyions ou non, que Marie a été considérée Vierge depuis toujours, que Jésus était fils unique et qu'il est mort et est ressuscité trois jours après, qu'on a su dès sa naissance sa consubstantialité à Dieu, que c'est lui qui a fondé le christianisme et l'Église catholique et a institué le sacerdoce, la messe et l'eucharistie, qu'il a décidé que le Pape soit le successeur direct de Pierre… nous sommes sûrs que tout en est ainsi parce que c'est ainsi qu'on nous l'a toujours raconté, mais, cependant, quand nous lisons le Nouveau Testament de façon directe et critique, nous voyons, sans l'ombre d'un doute, qu'aucune de ces affirmations n'est vraie.

La première fois que l'ai lu la Bible, en septembre 1974, j'ai été très surpris par les terribles contradictions qui la caractérisent, mais aussi par la découverte que le Jésus des Évangiles n'avait presque rien à voir avec celui que célèbre l'Église catholique. Vingt-deux ans plus tard, en 1996, après plusieurs lectures critiques des Écritures, et appuyé par le bagage intellectuel que donne le fait d'avoir étudié des dizaines de travaux d'experts en histoire ancienne, religions comparées, mythologie, anthropologie religieuse, exégèse biblique, théologique, art, etc., mon niveau de surprise non seulement n'a pas diminué mais il a augmenté en progression géométrique.

Plus j'acquérais de connaissances pour pouvoir analyser les Écritures à partir de paramètres objectifs, plus celles-ci m'ont paru intéressantes (comme documents d'un processus historique complexe et fondamental), mais aussi plus pathétique m'a paru la fantastique manipulation des Écritures et du message de Jésus, réalisée, en totale impunité pendant des siècles, par l'Église catholique.

Dans ce livre, on ne prétend rien découvrir de nouveau, étant donné que, depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours, des dizaines de chercheurs, tous infiniment plus qualifiés que votre serviteur, ont publié des travaux scientifiques qui ont dynamité sans pitié les documents de base du christianisme. Les spécialistes en exégèse biblique et en langues anciennes ont démontré sans doute possible, les manipulations et ajouts postérieurs qui truffent l'Ancien Testament, le contexte historique et la rédaction récente (VIIe s. av. J.C.) du Pentateuque –faussement attribué à Moïse (VIIIe s. av. J.C.)- l'inconsistance des «prophéties», la véritable paternité des Évangiles et la présence en leur sein de multiples interpolations doctrinales, la qualité pseudo-épigraphique de textes faussement attribués à Paul et d'autres dans le Nouveau Testament, etc. De plus, les historiens ont mis en évidence qu'une bonne partie de l'historiographie catholique, est un mensonge pur et simple. De toutes façons, étant donné que les travaux cités ne sont pas connus du grand public, ce texte contribuera à divulguer une partie de ce que la science académique sait déjà depuis des années.

La brève analyse au sujet de l'Église catholique et quelques uns de ses dogmes, contenue dans ce travail, n'a pas été conçue, au départ, pour devenir un livre. À l'origine, elle n'a été qu'un processus de réflexion, absolument privé, au travers duquel l'auteur a voulu approfondir quelques aspects doctrinaux fondamentaux de l'Église catholique par leur confrontation à ces mêmes Écritures sur lesquelles ils disaient se baser.

Dans cette perspective, le texte ne prétend être ni une œuvre achevée ni définitive sur quoi que ce soit, bien qu'elle soit vraiment le fruit d'un travail de plusieurs mois d'investigation, de centaines d'heures devant l'ordinateur, entouré de montagnes de livres, essayant d'asseoir chaque mot écrit sur les bases les plus solides et fiables que j'aie pu trouver.

Ce n'est pas non plus un livre qui prétende convaincre quiconque de quoi que ce soit, je crois que le lecteur a le droit et le devoir de mettre tout ce qu'il lit en question; pour cela, une abondante bibliographie est fournie, et sont indiquées en notes de pied de page, les références documentaires que chacun peut analyser lui-même pour en extraire ses propres conclusions.

Dans tous les cas, la source principale à laquelle nous avons recouru pour fonder ce que nous affirmons est la Bible; et pour éviter qu'on ne nous accuse de nous baser sur des versets arrangés, nous avons utilisé une Bible catholique, concrètement la version de Nácar-Colunga, qui est la plus recommandée chez les catholiques espagnols, et aussi, celle qui contient le plus de manipulations sur les textes originaux avec l'intention de favoriser la doctrine catholique; mais même ainsi, la lecture critique de la Bible de Nácar-Colunga reste destructrice pour l'Église catholique et ses dogmes. De toute façon, nous conseillons sincèrement à tout lecteur de ce travail, qu'il soit catholique ou non, d'avoir une Bible à portée de main pour la consulter chaque fois qu'il aura besoin de se guider par ses propres critères. [2]

On ne peut qu'être surpris quand on prend conscience du fait que les catholiques, ainsi qu'une bonne partie de leurs prêtres, ne connaissent pas la Bible. À la différence des autres religions chrétiennes, l'Église catholique non seulement n'encourage pas la lecture directe des Écritures, mais elle l'entrave. Si nous regardons en arrière dans l'histoire, nous verrons qu'il n'y a que deux siècles que l'Église a levé l'interdiction, imposée sous peine de prison à perpétuité, de traduire la Bible en n'importe quelle langue vulgaire. Jusqu'à la traduction en allemand faite par Luther au XVIe siècle, défiant l'Église, seuls les rares qui connaissaient le grec et le latin pouvaient accéder directement aux textes bibliques. L'Église catholique espagnole n'a ordonné une traduction castillane de la Bible qu'à la dernière décennie du XVIIIe siècle. Mais aujourd'hui, comme au cours de ces deux derniers millénaires, pratiquement toute la masse des croyants catholiques n'a pas encore lu directement les Écritures.

Bien qu'actuellement, la Bible soit à la portée de tout un chacun, l'Église catholique continue de former ses ouailles au travers du Catéchisme et ce qu'elle appelle l'Histoire Sainte, qui sont des textes tellement maquillés que c'est à peine s'ils ont quelque chose à voir avec la réalité qu'ils prétendent résumer. On essaie d'éviter la lecture directe de la Bible – ou dans le meilleur des cas, on déforme ses textes en leur ajoutant des dizaines d'annotations propres, comme dans celle de Nácar-Colunga- pour une raison bien simple: ce que l'Église catholique soutient, fondamentalement, a peu ou rien à voir avec ce qui apparaît écrit dans la Bible !

Le pire ennemi des dogmes catholiques réside dans les Écritures mêmes, étant donné qu'elles les réfutent au simple regard. Pour cela, dans l'Église catholique, on a imposé de longue date que la Tradition –c'est ce qu'ont toujours cru ceux qui ont dirigé l'institution –ait un rang égal (dans la pratique, il est supérieur) à celui des Écritures, dont on suppose qu'elles sont la parole de Dieu. Avec cette argutie, l'Église catholique nie tout ce qui, dans les Écritures, la contredit, affirmant que «ce n'est pas dans la Tradition». Ainsi, par exemple, les Évangiles établissent clairement l'existence de frères charnels de Jésus, aussi fils de Marie, mais comme l'Église n'a pas la tradition de croire en eux, elle a transformé le sens des textes néotestamentaires où ils apparaissent et elle continue à proclamer la virginité perpétuelle de la mère et l'unicité du fils.

De la même façon, pour donner un autre exemple, l'Église catholique soutient avec obstination la signification erronée, et souvent préjudiciable aux droits du clergé et/ou des fidèles, des versets mal traduits –déjà faux depuis la Vulgate de Saint Jérôme (IVe s. apr.J.C.)- alléguant que sa tradition l'a toujours interprétée de la même manière (fausse, à l'évidence, bien que très rentable pour les intérêts de l'Église).

Pour étoffer la réflexion et la structure démonstrative de ce livre, nous nous sommes penchés sur deux supports complémentaires: le premier se base sur les données historiques et l'analyse de textes, réalisée par des experts, qui indique que le contenu des documents bibliques obéit toujours à des nécessités politico-sociales et religieuses concrètes à l'époque où ils sont apparus; qu'ils ont été écrits, dans des moments presque toujours identiques, par des sujets clairement en relation avec le contenu de leurs textes (s'agissant souvent de personnes et d'époques différentes des personnes de foi); qu'ils furent le résultat de multiples ré-élaborations, ajouts, amputations et falsifications au cours des siècles; c'est à dire que, de notre point de vue, il n'y a pas la moindre possibilité que Dieu – quelque dieu qui puisse exister- ait quelque chose à voir avec la rédaction des Écritures.

Le second support, d'où nous faisons volontairement un saut dans le vide de la foi, part de l'acceptation de l'hypothèse croyante que les Écritures sont «la parole inspirée de Dieu»; mais en analysant depuis l'intérieur de ce contexte, les conclusions sont encore plus graves étant donné que si la Bible est la parole divine, comme l'affirment les croyants, il devient évident que l'Église catholique, en la falsifiant et en la contredisant, trahit directement autant la volonté de Dieu le Père que celle de Dieu le Fils – qu'elle dit suivre fidèlement- alors qu'elle maintient une tromperie monumentale qui pervertit et dévoie la foi et les œuvres de ses fidèles.

Il convient de dire que ce livre n'est pas un livre de foi ou de catéchisme –ce n'est pas un anti-catéchisme non plus- mais un travail de recueil et analyse de données objectives qui suggère une série de conclusions –qui sont discutables, comme n'importe quel autre résultat d'un processus de raisonnement- mais, au fur et à mesure qu'il s'enfoncera dans ce texte, ce sera le lecteur lui-même, positionné dans une optique croyante, agnostique ou athée, qui pourra –et devra- tirer ses propres conclusions au sujet de chacun des aspects traités.

Dans cette œuvre, on n'aspire qu'à réfléchir de façon critique sur quelques éléments fondamentaux de l'institution sociale la plus influente de l'histoire –et nous avons pour cela les mêmes légitimité et droit, au moins, que ceux maniés par l'Église catholique pour intervenir et lancer des censures sur des sujets personnels et sociaux qui ne sont pas de son ressort et qui dépassent de loin sa fonction spécifique de «bergers des âmes»-. Ce n'est pas, pour autant, un livre qui prétende attaquer l'Église catholique ou la religion en général [3] , bien qu'il soit inévitable que certains l'interprètent ainsi; peut-être parce que leur ignorance et leur fanatisme doctrinal les empêchent de se rendre compte que, dans tous les cas, ce sont les religions elles-mêmes qui, avec leur intervention publique, perdent leur crédibilité au point d'en arriver à des niveaux plus ou moins importants d'autodestruction.

Aucun livre ne peut faire de mal à une religion, bien qu'il soit habituel que les religions fassent du mal aux auteurs de livres. À ce sujet, on connaît bien les cas de persécution fanatique religieuse d'auteurs comme Salman Rushdie ou Taslima Nasrin par le fondamentalisme islamique chiite, mais l'Église catholique, agissant d'une manière plus subtile, n'est pas en reste, loin s'en faut ! pour la persécution des écrivains qui publient des choses qui ne lui plaisent pas ou mettent ses misères au grand jour. Les cas d'écrivains contemporains qui ont souffert de représailles pour s'être affrontés à l'Église sont très nombreux, il suffit de se rappeler comment le pape Wojtyla a bâillonné les théologiens indociles par l'imposition du silence, l'expulsion de leur chaire, l'encyclique Veritatis splendor, ou les cas célèbres des écrivains Roger Peyrefitte et Nikos Kazantzakis, poursuivis avec acharnement par le puissant appareil du Vatican pour avoir mis en évidence l'hypocrisie de l'Église catholique.

L'expérience de votre serviteur après avoir publié La vida sexual del clero*, un best-seller qui a occupé les premières places des ventes en Espagne et au Portugal, confirme aussi que la liberté d'expression n'est pas une vertu avec laquelle l'Église catholique communie. Alors que la distribution du livre n'était pas achevée, depuis la hiérarchie ecclésiastique, on a appelé des journalistes de tous les médias, «exigeant», «conseillant» ou "demandant» –selon le plus ou moins grand pouvoir du clergé sur chaque média, et/ou en fonction du militantisme ou non dans l'Opus Dei du journaliste abordé- qu'on garde le silence sur la parution du livre, une consigne qu'ont fidèlement suivie une bonne partie des journaux et programmes de radio de grande écoute, ainsi que, bien entendu, tous les médias conservateurs de tendance cléricale.

Heureusement, le bouche à oreille de la rue a pu compenser en partie le silence de nombreux médias et des milliers d'Espagnols sont venus dans les librairies réserver leur exemplaire, attendant patiemment que les rééditions successives sortent de l'impression. Fait curieux : les librairies religieuses, qui avaient été marginalisées dans la première phase de distribution du livre, ont bientôt commencé à appeler la maison d'édition pour en demander des exemplaires; ce n'est pas pour rien que les prêtres ont été de grands lecteurs de La vida sexual del clero ! Quoi qu'il en soit, de nombreuses librairies ont été contraintes de retirer le livre de leurs vitrines, et dans l'Espagne profonde, certaines autres ont reçu des menaces d'agression de la part de vandales cléricaux. Aussi, je vous remercie tous profondément, lecteurs et libraires.

Étant donné que la recherche de ce livre est solidement documentée et qu'elle est parrainée par un prologue multidisciplinaire signé par quatre personnalités prestigieuses [4] , l'offensive cléricale a pris une forme mafieuse, attaquant sans jamais se montrer à visage découvert, tentant –et quelquefois réussissant- de porter préjudice à mes activités professionnelles autres que ma facette d'écrivain, réprimant des prêtres qui avaient collaboré à ce livre, résiliant le contrat de professeur d'un brillant théologien catholique et prêtre pour le simple fait de m'avoir conseillé dans sa spécialité [5] , faisant publier de supposées «critiques» du livre qui n'étaient que de simples insultes hystériques qui prétendaient discréditer globalement le travail sans apporter une seule évidence contre [6] , vociférant depuis la chaire des églises que lire ce livre était un péché mortel, alléguant que votre serviteur était interdit d'entrée dans les églises [7] , opposant son veto à l'auteur pour tout programme de télévision auquel participerait un évêque…

Malgré tout, comme preuve d'une humeur absolument inverse de celle des prélats espagnols, il convient de mentionner, par exemple, le cas de Januàrio Turgau Ferreira, évêque de Lisbonne et porte-parole de la Conférence Episcopale Portugaise, qui non seulement est venu avec plaisir participer au débat au moment de la publication de A vida sexual do clero, mais qui a soutenu que le livre ne supposait aucune offense ou attaque de l'Église, qu'en le lisant, on a «la sensation d'ouvrir les yeux», qu'on devrait toujours accepter la critique pour changer ce qui ne va pas, et qu'il faut «repenser le célibat sur la base du livre de Pepe Rodríguez». [8]

Le long chapelet de faits honteux et entraves à la liberté d'expression perpétrés par le pouvoir clérical espagnol a fait une de ses dernières apparitions vedettes avec la révocation foudroyante, en tant que directeur de la discussion Las cosas como son (RNE)*, du fameux journaliste radiophonique Pedro Méyer, accusé de «grave manque de respect à une religion, en l'occurrence, la religion catholique» [9] , pour un programme qui avait traité avec rigueur quelques questions sur le Pape, l'Opus Dei et le célibat des prêtres. Ce qui dérange la hiérarchie catholique, c'est qu'on dise les choses comme elles sont. Aujourd'hui encore abondent les évêques qui regrettent les bûchers de la Sainte Inquisition.

De nombreux amis, journalistes, personnes politiques et membres d'autres professions «généralement bien informées», m'ont averti du risque que je cours en publiant ce livre. «Vas-y avec un maximum de précautions –m'a conseillé un ami cher, homme politique connu, conservateur et catholique pratiquant- n'oublie pas que l'Église a une expérience de deux mille ans dans l'art de faire impunément des villénies.» Je suis très conscient du prix personnel élevé que je vais devoir payer, durant le reste de ma vie, pour avoir publié ce travail, ainsi que du fait que sa parution sera rapidement étouffée par le silence complice de la majorité des médias. Mais quand on a passé sa vie à lutter pour la liberté, on ne peut ni ne doit changer de cap.

À moins que le poids clérical qu'a l'actuel Gouvernement conservateur décide de changer le contenu de l'article 20 de notre Constitution, je continuerai à penser que chaque citoyen a le droit «d'exprimer et diffuser librement les pensées, idées et opinions au moyen de la parole, l'écrit ou tout autre moyen de reproduction». Ce droit n'existe pas au sein de l'Église catholique –lisez la Veritatis splendor, par exemple- et son autoritarisme influent prétend l'éliminer également du reste de la société

Je n'ai pas, loin s'en faut, de vocation de martyr, mais je n'ai jamais agi avec lâcheté. Ce livre n'est que la réflexion de l'auteur, et comme tel, un exercice du droit légitime à l'opinion et à la critique qui contient nécessairement, sans l'ombre d'un doute, le droit d'autrui à la contradiction –chose que j'ai toujours bien accueillie et encouragée publiquement- mais pas le droit à la persécution mafieuse, dont, bien sûr, j'ai toujours su me défendre en attaquant avec une intensité égale à celle de l'agression reçue. Moi, je ne sais pas tendre l'autre joue, je regrette.

En fin de compte, dans ce livre, je n'ai pas fait autre chose que de suivre ce qu'on recommande dans les Actes des Apôtres: « Ils les appelèrent donc et leur défendirent de parler et d'enseigner au nom de Jésus. Mais Pierre et Jean leur rétorquèrent : "S'il est juste aux yeux de Dieu de vous obéir plutôt qu'à Lui, à vous d'en juger. Nous ne pouvons pas, quant à nous, ne pas rendre public ce que nous avons vu et entendu".Mais eux les relâchèrent avec des menaces. » (Act 4, 18-21). Dans ce livre, nous nous sommes limités à vérifier directement ce qui a été inscrit dans la Bible, dans quelles circonstances on l'a dit et comment on l'a perverti au cours des siècles. Nous nous limitons à dire « ce que nous avons vu et entendu », comme firent Pierre et Jean, bien que comme eux, les « prêtres et saducéens » nous menacent.

Jésus lui-même, selon Jn 8,32, a dit que « la vérité vous rendra libres » et les pages suivantes sont un voyage à la recherche des vérités au-delà des dogmes. Peut-être la vérité n'existe-t-elle nulle part, étant donné que tout est relatif, mais dans le propre processus rationnel de la chercher, nous atteignons des degrés de liberté qui nous éloignent de la servitude à laquelle le mensonge et l'hypocrisie essayent de nous soumettre dans leur effort intrinsèque pour nous modeler comme croyants non critiques.




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